Chère afrodescendante, comment te sens-tu?
Au moment où j'écris ces lignes, il fait beau, le soleil brille et reflète sur la blancheur de la neige. J’ai envie de profiter de cet instant, car je ne sais pas si le soleil sera encore au rendez-vous demain. Après plusieurs mois d’hiver, de froid, de neige, couplés au confinement, le soleil a cette capacité de nous apporter du réconfort et de l’espoir. Je ne t’apprends rien, le soleil est un vrai baume pour le cœur.
Ma plus grande résolution de cette année est de plus m’écouter, prendre le temps de faire le point sur ma santé, mon état physique et mental. La dernière année a été chargée de surprises, positivité, négativité. Je ne sais pas toi, mais je suis passée par tellement d’émotions que je ne saurais les lister. Dans tout cela, j’en retiens la nécessité de prendre soin des autres, mais surtout de soi.
Durant ce mois, on célèbre le Mois de l’Histoire des Noirs
Principalement aux USA et Canada, mais la pratique tend à se répandre dans d’autres parties du monde également.
Cette célébration prend différentes formes, en fonction des organisateurs. De nombreuses activités en ligne sont proposées, donnant ainsi la possibilité de choisir le format qui fonctionne le mieux pour nous. J’y ai retrouvé des discussions et panels très instructifs et qui ont enrichi mon intellect.
Cependant, je me questionne sur la portée de ces évènements si ce sont juste les afrodescendants qui en consomment le contenu. Le but étant de sensibiliser la société à différentes thématiques et réalités auxquelles les afrodescendants font face, est-ce que l’on entend ce message? J’ai juste l’impression que l’on parle, pas dans le vide, mais avec une dimension moindre que ce qu’il est nécessaire d’avoir. Alors, oui, les grands mouvements de protestation existent, oui des actes spontanés et rassemblements de foules ont eu lieu. Pour défendre la cause des personnes noires. Pour dénoncer, revendiquer, sensibiliser, témoigner. Sauf que ces révoltes à échelle mondiale sont sporadiques et momentanées, souvent poussées par un évènement atroce qui a lieu et a été montré aux yeux du monde.
Seulement, quand ces mouvements prennent fin
et que la scène mondiale n’est plus focalisée sur cette cause en question, rien n’a changé - ou alors oui, quelques ajustements et rappels sont faits. Mais au quotidien, l’histoire continue de se répéter.
Je te demande aujourd’hui comment tu te sens, parce que je m’interroge beaucoup dernièrement (comprends par là depuis un an hein, la pandémie aidant!).
Je te pose la question pour que tu prennes le temps de la considérer à ton niveau.
L’hiver qui tire à sa fin, mais qui n’est pas encore fini, le confinement qui est devenu une habitude forcée, le fait de ne pas pouvoir se projeter, planifier, même juste faire de simples activités qui me feraient du bien, tout ça commence à peser. Alors oui, je suis quelqu’un d’optimiste, qui voit plus le verre à moitié plein plutôt que vide, mais je dois constater que la fatigue psychologique est là.
‘’L'humain est le meilleur remède pour son prochain.’’
Au Sénégal, cette citation est largement utilisée pour mettre en avant l’importance de la communauté qui a une place centrale dans cette culture.
Alors nous priver de socialisation, c’est enlever ce qu’il a de plus primaire en nous. Ce n'est pas naturel, et c’est totalement contre-intuitif. Oui, on s’est adapté. Quoique... est-ce qu’on s’est vraiment adapté? Est-ce que l’on devrait s’adapter?
Le temps nous le dira… Mais en attendant, nous devons continuer à avancer, avec nos certitudes et nos doutes.
Sache être à l’écoute des autres, autant que tu le peux, parce que souvent on pense connaître quelqu’un, jusqu’à ce que cette personne raconte son histoire et que tu te rendes compte que tu ne savais rien d’elle en fait.
Sois:
libre
investis en toi
confiante: crois en toi!
reconnaissante
heureuse
Affirme-toi! Ne laisse pas l’autre te définir, définis-toi toi-même, chaque jour.
Et plus que tout, il est temps de raconter ton histoire.
Si tout devait finir aujourd’hui, je voudrais que ton vécu ait compté, non pas sur la base de ce que les autres diront de toi, mais de ce que toi tu auras dit de toi, ton propre narratif.
Je te laisse, non pas avec une question cette fois-ci, mais avec cette belle citation de Chinua Achebe:
‘’Tant que les lions n’auront pas leur propre histoire: l’histoire de la chasse glorifiera toujours le chasseur. ‘’
Le Journal d’Ethnic Lov est une plateforme d’expression, sans restriction. Une communauté de femmes qui te ressemblent pour parler de sujets qui les rassemblent. Ethnic Lov c’est une ode à la multiculturalité, avec pour mission de connecter les femmes afrodescendantes à la culture africaine, afin de célébrer et valoriser pleinement toutes les facettes de leur identité. Ici on parle de valorisation culturelle, affirmation de soi, fierté identitaire, pour contribuer à une meilleure connaissance de l’histoire et de la culture africaine dans sa diversité, inspirer et guider chaque femme qui cherche à être en phase avec elle-même.
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